Le collier

9 Juin 2021 | Bijoux

LE COLLIER

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Comme bon nombre de bijoux, le collier tient sa dénomination de la partie du corps qui le porte (latin, collum : cou). C’est dire l’importance du lien corps / ornement.

Quelques mots sur ce bijou qui est l’un des plus anciens ornements (dès la Préhistoire, perles, dents, os et coquillages étaient utilisés et en disaient long sur le porteur). Il existe donc depuis plusieurs milliers d’années et s’adresse depuis lors aussi bien aux hommes qu’aux femmes même si son impact est différent dans les deux cas : l’aspect symbolique et signifiant est plus appuyé chez l’homme, la dimension esthétique chez la femme, avec quelques porosités tout de même. Le collier a traversé toutes les époques et de nombreux usages. C’est un bijou très emblématique et expressif ; il est visible au premier regard et fait face à l’observateur. Comme il est très centré (aligné sur l’axe symétrique du corps) et près du visage, il s’exprime avec force et, si l’on peut dire, « annonce la couleur » ! Qu’il affiche un symbole (religion, prénom, …), un style, une matière, des couleurs… le collier est explicite. Au fil du temps, il a pu indiquer la richesse, l’origine ethnique ou géographique, le statut social… C’est d’ailleurs souvent au collier, plutôt qu’aux autres bijoux, que l’on prête une valeur métaphorique ou protectrice, pensez aux amulettes, chapelets, bolas… puisqu’il se porte entre la tête et le cœur… Vital !! L’utilisation contemporaine découle de toutes ces variantes et références. C’est un bijou qui reflète vraiment la personnalité et qui est porteur d’intention.

C’est un ornement mixte qui se porte aussi bien sur la peau que sur un vêtement. Il a couplé à sa valeur figurée, une dimension esthétique, bien sûr. Par sa position sur le corps, il met en avant le décolleté et le cou et amène le regard du buste au visage ou inversement.

 

Voici quelques types de colliers que nous utilisons encore aujourd’hui, ainsi que quelques photos pour les illustrer :

 

  • Les chaînes: elles se sont allégées et affinées au cours du temps et de l’évolution des techniques. Il existe de nombreuses mailles différentes : gourmette, forçat, jaseron, serpent, marine, cheval… Toutes les longueurs sont possibles, toutes les tailles aussi, de la grosse gourmette des rappeurs des années 80 à la petite chaînette de quelques micromètres.
  • Le choker (anglais, to choke : étrangler)  est un collier enveloppant étroitement le cou, souple ou rigide, en métal ou en tissu. Il existe depuis l’Antiquité. On l’appelle aussi collier ruban ou collier de chien. Le ras-de-cou est un petit peu plus long, juste à la base du cou.
  • Le bola (espagnol : lasso) : il est ouvert avec des pendants aux extrémités que l’on passe dans une boucle pour attacher. C’est un dérivé de la cravate-ficelle des cowboys.
  • La cascade: de multiples rangs de chaînes ou de perles de longueurs différentes rassemblées sur un seul fermoir.
  • Le collier-cravate ou écharpe: C’est un long ruban à nouer (ou noué par un nœud fictif). Il peut aussi faire le tour du cou avant d’être noué.
  • Le collier de perles: perles fines ou de cultures. Si les perles sont de même taille, on dit qu’il est droit ; si elles sont enfilées en dégradé de taille, on dit qu’il est en chute. Le montage authentique comporte un nœud entre chaque perle.
  • Le plastron: il s’agit d’un collier couvrant largement le haut du buste. On le retrouve dans les parures des peuples premiers, par exemple. On l’appelle aussi un pectoral.
  • La rivière (de diamants, mais pas que…!!) : Ce collier se compose d’une seule variété de pierres montées sur des chatons. Il doit son nom à l’effet scintillant des pierres et ondulant du montage.
  • Le sautoir: un collier long se terminant entre la poitrine et la ceinture ( + de 75cm). Il existe depuis le Moyen-Âge mais a pris son essor dans les années 20 grâce à Coco Chanel. Il tient son nom de son mouvement sur le buste.
  • Le torque est un collier de métal rigide ouvert sur le devant ou sur la nuque. Il était répandu chez les Celtes. La tiare est une sous-catégorie de torque dont les extrémités se terminent en pointe à l’avant.

D’un point de vue esthétique, le collier doit se choisir en prenant en considération la stature et la morphologie de la personne, le teint de sa peau ainsi que le vêtement auquel il va être associé. Le positionnement du collier est aussi très dépendant de la posture et des mouvements de la personne qui le porte.

C’est un bijou très personnel et complexe. L’équilibre de l’ensemble de la silhouette et la proportion de la parure sont très importants. Comme pour tous les accessoires, chaque détail compte pour choisir le bon, le plus fidèle à sa personnalité et à ce que l’on veut montrer.

 

« C’est vrai qu’en France, les femmes mettent moins de choses.

Si elles ont un collier, elles ne mettent pas de boucles d’oreilles ; »

Inès de la Fressange

 

« C’était un lourd collier de cuivre, d’ambre et d’os, un bijou exotique sans valeur marchande qui ferait sourire de mépris des femmes endiamantées. »

Simone de Beauvoir

 

Sources :

Sophie George, Les accessoires de A à Z, 2008

 Photos :

Habéo pour la cascade et le choker

O. Glez pour le sautoir

Nature Bijoux pour le plastron

Kharmari pour le torque

Canyon et Vague à l’âme pour les chaînes